Mardi 8 Juin 2021Nadjib Touaibia
La répression s’intensifie à l’approche du 12 juin, date des législatives. Empêché dans la capitale, le mouvement de contestation se poursuit en Kabylie. Les partis d’opposition appellent au boycott tandis que les islamistes se promettent une victoire historique.
Deux cent quatorze ! C’est le nombre, impressionnant, de détenus d’opinion qui végètent en prison. Police et justice frappent fort à l’approche des législatives, dans le brouhaha d’une campagne sans éclat, marquée par les propositions fantaisistes de candidats « indépendants », novices en politique, et par l’agitation des islamistes, promis à un raz-de-marée. Le hirak n’a plus droit de cité au cœur d’Alger depuis trois vendredis consécutifs. Les forces antiémeute investissent le centre-ville et les accès des grandes artères au petit matin. Elles ciblent en priorité les journalistes rapporteurs d’images et les activistes déjà identifiés. Il faut étouffer la source des réseaux sociaux et briser l’élan des porte-voix. Arrestations, gardes à vue, comparutions devant le procureur… une machine se met alors en marche pour tuer dans l’œuf le rassemblement.
Des chefs d’inculpation ahurissants
Le hirak demeure cependant autorisé en Kabylie, à Tizi-Ouzou et à Béjaïa. Dans la capitale, le mouvement est soumis à autorisation préalable, chose impossible en raison de l’absence de structure pilote et de leaders reconnus.
D’autres hirakistes, des jeunes pour l’essentiel, sont interpellés un peu partout sur le territoire. Ils ont en commun d’avoir fréquemment participé aux manifestations et, surtout, de s’être exprimés sur les réseaux sociaux. La grande majorité est sous le coup de chefs d’inculpation ahurissants – « atteinte à l’intérêt —, ou à l’unité —, national », « incitation à des attroupements non armés ».
La suite sur https://www.humanite.fr/algerie-acharnement-policier-et-judiciaire-sur-le-hirak-709937