PAR Algeria Watch · AVRIL 20, 2021
Arrêtés le 3 avril 2021 durant la manifestation du samedi à Alger, à proximité de la mosquée Al-Rahma, vingt-trois hommes, dont quatre étudiants, ont été placées sous mandat de dépôt le 5 avril par les tribunaux de Bainem Bab-El-Oued et de Sidi M’hamed. Poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale et attroupement non armé », ils sont en grève de la faim dans la prison d’El-Harrach depuis le 7 avril. Avant d’être incarcérés, les manifestants ont été conduits au commissariat de Cavaignac, puis ils ont été transférés à la Division centrale de police judiciaire, où plusieurs ont subi de graves sévices : coups de pieds et coups de poings au visage au point de vomir et de perdre des dents pour certains ; coups au moyen de barres de fer ; injures et menaces de viol.
Durant leur présence au commissariat, les détenus ont rapporté que la nourriture apportée par leurs familles a été détournée et consommée ostensiblement par des policiers. Une fois dans la prison d’El-Harrach, jetés dans des cellules insalubres, ils ont reçu des couvertures sales et humides, certains dormant à même le sol. Malgré leur état de santé dégradé suite à leur grève de la faim et aux mauvais traitements subis au sein du commissariat, plusieurs détenus ont continué à être violemment battus.
Parmi les grévistes, rappelons le cas de Bachir Agoumadz, épileptique et victime de graves lésions (suite à un accident de la circulation). Sa vie est en danger, surtout qu’il n’a bénéficié d’aucun suivi médical depuis son incarceration. D’autres détenus, comme Mohamed Selmane, commencent à présenter des signes inquiétants : hypotension, hypoglycémie et surtout perte de conscience.
Nous apprenons que les avocats ont introduit un appel du mandat d’arrêt et la chambre d’accusation de la cour d’Alger a programmé leur dossier pour le 21 avril pour décider si les vingt-trois détenus seront jugés en liberté ou gardés en détention.
Leurs vies sont menacées ! Nous interpellons la communauté internationale sur la situation de ces détenus, qui n’ont fait qu’exercer leurs droits constitutionnels.
Les vingt-trois détenus en grève de la faim
Abdeldjalil Abdelli Zouhir,
Bachir Agoumadz,
Abdelhak Ben Rahmani, dit Merouane, orphelin, vit d’une table de commerce,
Rachid Benameur Belkacem,
Adel Bensaada, étudiant en infographie,
Ahmed Betrouni,
Lotfi Bouguerra, commerçant et père d’une fille,
Lounes Boutankikt, étudiant à l’université de Delly Ibrahim en master 1 section Sport,
Fatehi Diyaoui, père de cinq enfants dont l’aînée a huit ans,
Aimad Guendoul,
Ahmed Lakhdari,
Omar Lerari,
Abdelhalim Malek,
Mohamed Lamine Menkhel,
Zakaria Metidji, étudiant en droit à la faculté de Boudouaou,
Ahmed Ouakli,
Walid Oudjit, ingénieur en génie civil,
Abdelhakim Salah, commerçant et père de deux enfants en bas âge,
Mohamed Selmane, étudiant,
Ali Senouci, ingénieur en informatique au chômage,
Hocine Slimane, diplômé en gestion et caméraman, au chômage,
Abdelkayoum Taazibt,
Saïd Talhi, dit Zinou.