Je pense à vous mes chers compatriotes en grève de la faim de la faim depuis le 7 avril, avec le respect que l’on doit et l’admiration à ceux qui ont le courage de mettre leur vie en danger pour défendre leurs droits. Je m’adresse à vous aussi, avec humilité, conscient que c’est à vous et à vous seuls qu’il appartient de prendre une décision concernant la suite de votre grève de la faim.
Votre action est un cri douloureux contre la décision arbitraire et illégale de votre emprisonnement et de façon plus générale, elle exprime également un ras-le-bol de l’acharnement judiciaire et répressif qui frappe quotidiennement des citoyens pacifiques partout sur le territoire national.
Traumatisé, comme beaucoup d’Algériennes et Algériens par des antécédents tragiques qui ont coûté la vie à Kamel Eddine Fekhar et Mohamed Tamalt, je tiens à exprimer ma vive inquiétude face à la dégradation de leur état de santé : CERTAINS DÉTENUS ONT DÉJÀ PERDU JUSQU’À 13 KILOS.
Dans ce dossier, comme dans les autres dossiers relatifs aux détenus d’opinion, la constitution, les lois internes, les conventions internationales ratifiées par l’Algérie ont été ignorées et bafouées. La justice aux ordres poursuit un seul objectif : se conformer aux ordres des décideurs et leur volonté de soumettre tout un peuple par la violence, le mensonge et l’arbitraire.
Les décideurs et ceux qui sont chargés de prononcer des jugements (juges et procureurs) ne peuvent pas ignorer qu’une grève de la faim prolongée peut entraîner des séquelles irréversibles sur les détenus. Devant l’histoire et devant l’opinion nationale et internationale, ils porteront l’entière responsabilité, juridique et morale, de tout ce qui peut nuire à leur santé ou mettre leurs vies en danger.
Beaucoup parmi les citoyens, et organisations internationales des droits humains, ne se sont pas encore intervenus publiquement pour dénoncer l’attitude illégale, arbitraire, inhumaine et morale des décideurs vis-à-vis de ces détenus d’opinion.
Il est encore temps de réagir avant que l’irréparable se produise !
Mes chers compatriotes, quelle que soit votre décision, soyez assurés de mon profond respect.