mai 6, 2021
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Lettre ouverte à l’UNICEF: L’AFFAIRE SAID CHETOUANE : LES DEPASSEMENTS GRAVES DES AUTORITÉS ALGÉRIENNES SUR UN MINEUR DE 15 ANS.

Lettre ouverte :
L’AFFAIRE SAID CHETOUANE : LES DEPASSEMENTS GRAVES
DES AUTORITÉS ALGÉRIENNES SUR UN MINEUR DE 15 ANS.

Les autorités algériennes continuent à persécuter quotidiennement des citoyens pacifiques n’épargnant aucune catégorie sociale ou
professionnelle : étudiants, jeunes, journalistes, femmes, personnes âgées…

La torture et les mauvais traitements sont pratiqués en toute impunité. Les procès intentés à des dizaines de détenus d’opinion bafouent les normes du droit national et international.

Parmi toutes ces violations, dont nous ne pouvons pas présenter ici une liste exhaustive tant elles sont nombreuses, il y a l’affaire de l’enfant Said Chetouane, qui a soulevé une vague d’indignation nationale et internationale.

Nous rappelons les faits :
• Le 3 avril 2021, le jeune mineur Said Chetouane âgé de 15 ans
est arrêté par la police suite à sa participation à une manifestation pacifique. Durant sa garde à vue qui a commencé à 14h, les policiers l’ont soumis à un interrogatoire musclé après lui avoir confisqué son téléphone pour l’empêcher de prendre contact avec sa mère qui le cherchait dans tous les commissariats d’Alger.
• A 21 heures, sa mère finit par le trouver au commissariat Trolard à Alger était dans un état de choc extrême. Les policiers l’accueillent par des insultes et continuent de frapper son fils devant elle. Ils sont allés jusqu’à menacer de jeter son fils par la
fenêtre.
• A 22h15, les deux quittent le commissariat, arrivés à l’extérieur, l’enfant Said Chetouane apprend à sa mère qu’il avait subit toutes sortes de mauvais traitements y compris des attouchements sexuels à l’aide d’un Talkie-Walkie.
• Sous l’effet de la colère, elle a demandé à des personnes rassemblées devant le commissariat pour protester contre les arrestations arbitraires, de filmer en direct les révélations de son fils. Les images du jeune mineur encore sous le choc, en sanglots n’arrivant pas à articuler ses mots ont soulevé une vague d’indignation et de condamnations.
• Le cauchemar de Said Chetouane et de sa mère se poursuit lorsque l’administration de l’hôpital « Maillot » refuse leur demande d’effectuer un examen médical du jeune mineur.
Même refus à l’hôpital « Franz Fanon » dans la ville de Blida (50kms d’Alger).
• Le 26 avril 2021, Said Chetouane est enlevé par 3 policiers en civil.
Informée par des témoins, sa mère se lance à sa recherche dans les différents commissariats d’Alger.
• Le jour même, sur décision d’une juge des mineurs près du tribunal de Sid M’Hamed (Alger), le jeune mineur est transféré dans « un établissement de protection de l’enfance » situé à Bordj Bou Arreridj (+200 kms au sud-est d’Alger).
La justice reproche à l’enfant « d’avoir participé à des manifestations non-autorisées en compagnie de personnes majeures ». Une décision en violation de « La convention relatives aux droits de l’enfant » ratifiée par l’Algérie, le 19 décembre 1992, qui garantit dans ses articles 12 et 13 le droit à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression.
• La mère du jeune mineur qui a élevé seule son fils, ne sait ni lire, ni écrire, lance un appel désespéré à travers une vidéo rendue public le 1er mai 2021 : « Mon fils est en train de souffrir dans ce
centre. Il ne mange pas et il ne boit pas. Ayez peur de Dieu, libérez-le. Il n’a rien fait. Mon fils n’a fait que participer au Hirak (manifestations populaires pacifiques depuis le 22 février 2019) à l’instar d’autres jeunes. Et ce n’est pas un crime. Pourquoi me l’avoir retiré ? ».
• Le même jour, la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme, publie un communiqué dans lequel, elle écrit :
« L’enfant Said Chetouane souffre, placé dans un centre pour enfance à Bordj Bou Arreridj, séparé et éloigné contre son gré de sa famille, son état de santé nous inquiète. ».
• Cette inquiétude exprimée et largement partagée par l’opinion a été exacerbée par la décision du jeune mineur d’entamer une grève de la faim.
• Le peu d’informations qui ont filtré ces derniers jours, concernant le jeune Said Chetouane ne sont pas rassurantes : elles parlent de son hospitalisation suite à une dégradation alarmante de son état de santé.

Nous espérons que ce cri de détresse lancé par l’enfant Said Chetouane sera entendu par les responsables de l’UNICEF et par l’ensemble des organisations de défense des droits humains.

Sauvons l’enfant Said Chetaoune !
Rendons-le à sa famille !
Pour le respect des droits de l’enfant Said Chetouane tels que définis par les conventions internationales.

Paris, le 6 mai 2021

  • Le collectif Libérons Algérie et le comité citoyens défenseurs des droits de l’homme en Algérie
  • comite.citoyens.algeriens@gmail.com
  • liberons.algerie@gmail.com–

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