La littérature ? Elle est si peu présente, elle est juste un prétexte
Arezki Metref, Farid Abache, Azeddine Lateb, Ali Malek, Anouar Benmalek, Habiba Djahnine, Akram Belkaid, Makhlouf Bouaich, Mack Nat Frawsen, Brahim Saci, Ghanima Ammour, Rachid Boutoudj, Akli Drouaz, Said Kaced, Mustapha Benfodil sont des écrivains algériens encore vivants et longue vie à eux.
La presse française ne s’intéresse guère à leurs écrits, les jurys des prix littéraires non plus.
D’autres noms d’écrivains algériens manquent à cette liste, qu’ils me pardonnent. Tous ces écrivains ont écrit des textes meilleurs que le roman, Houris, de Kamel Daoud. J’ai lu Houris, comme j’ai lu tous les livres de Kamel Daoud avec lequel j’ai été collègue au Quotidien d’Oran.
Kateb Yacine, paix à son âme, dénonçait en 1983, dans un entretien à la revue Voix multiples, les dérives des milieux littéraires français face aux écrivains qui viennent d’ailleurs; il n’avait pas tort.
Après avoir écrit, il y a des années, dans une chronique parue dans le Quotidien d’Oran, que le sort de la Palestine ne le concernait pas, Kamel Daoud avait tracé son chemin. Tout de suite après, le microcosme parisien s’est trouvé une « perle rare » en sa personne.
Kamel Daoud n’a, à aucun moment, éprouvé une quelconque sympathie à l’égard du peuple palestinien, écrasé, en voie d’extermination, depuis plus d’une année. Non, il sait toujours être du côte des plus forts, tout comme il avait soutenu largement le chef de l’état algérien, désigné par les généraux.
Dans ses interventions médiatiques, Kamel Daoud avait violemment critiqué les Gilets jaunes, le Hirak, les mouvements sociaux pour la dignité en France; certains de ses écrits se rapprochent des mots de l’extrême droite française.
Et la littérature dans tout ce cirque du plus prestigieux prix littéraire de France ? Eh bien, elle est si peu présente la pauvre littérature; elle est juste un prétexte pour imposer des choix purement politiques
Ainsi va le monde, depuis de longues années.