Algeria-Watch, 11 janvier 2020
Le 28eme anniversaire du putsch contre le peuple et ses aspirations à l’État de Droit se déroule dans des conditions très différentes de tous ceux qui l’ont précédé. Le Hirak déclenché le 22 février 2019 a effectivement bouleversé le panorama politique de l’Algérie en remettant l’expression populaire au cœur du débat politique.
Mais obstinément sourde aux revendications du peuple, l’Algérie officielle demeure le théâtre du mensonge. L’élection présidentielle, grossièrement frauduleuse, destinée à fabriquer une apparence civile à la dictature a débouché sur la désignation très anticipée d’un second couteau du régime. Le « président » Tebboune assure la continuation du mandat du président zombie déposé en mars 2019.
Le nouveau Chef d’État désigné et son gouvernement relèvent du vivier très étroit du système de la rente. Ils sont le visage public à peine relifté du pouvoir de l’ombre. Leur ordre du jour est de mettre un terme à l’insurrection pacifique du peuple en s’appuyant sur les sempiternels acteurs politiques de laboratoire, islamistes de service et éradicateurs toujours prêts à servir la cause du pouvoir. Réussiront-ils à faire dévier le cours des revendications démocratiques, parviendront-ils à bâillonner à nouveau la voix du peuple?
Le Hirak qui entre bientôt dans sa deuxième année semble se renouveler dans la détermination massive des Algériennes et des Algériens à vivre enfin dans la dignité et le respect que seul l’État de droit peut garantir. Pour atteindre cet objectif la société algérienne compte sur elle-même, les manœuvres et manipulations, qui comme les influences étrangères concernent essentiellement le système lui-même, sont sans prise sur la lucidité et la détermination de la société.
Pour évoquer l’actualité politique algérienne est ses perspectives dans un contexte régional troublé, Algeria-Watch a réuni Habib Souadia, François Géze et Omar Benderra.