Lahouari ADDI in Facebook 09/10/2020
La lourde condamnation de Yacine Mébarki pour « offense au dogme de l’islam » et « incitation à l’athéisme » est destinée à lancer la polémique sur l’athéisme pour créer de la diversion et affaiblir les rangs du hirak. Le régime veut rallier à lui une partie de l’opinion en condamnant des soit-disant athées. En matière religieuse, le devoir de l’Etat est de préserver la paix civile et non d’inciter à la haine des uns contre les autres sur la base d’accusations légères. Mais sur le fond, cette condamnation n’a aucun fondement juridique puisque la constitution en vigueur, et celle proposée à référendum, garantissent la liberté de conscience et la liberté d’opinion. Sur le plan religieux, cette condamnation n’est pas légitime non plus car le Coran stipule « pas de contrainte en religion » (s. 2, v. 256).
Mais ce qui est grave, c’est que cette condamnation prononcée par un juge algérien au XXIèm siècle est inquisitoire et contraire à la modernité juridique et à l’esprit de la tradition juridique musulmane du passé. Les fouqahas ne condamnaient l’impiété que si elle provoquait la fitna. Ils n’allaient pas fouiller dans le coeur des gens.
Fouiller dans le coeur des gens, c’est ce que faisait l’inquisition qui a appartenu à l’histoire de l’Espagne chrétienne. Les Rois très catholiques de l’Espagne de la Reconquista obligeaient les musulmans et les juifs de se convertir au catholicisme ou de quitter l’Espagne. Certains ont quitté l’Espagne pour rejoindre le Maghreb, mais d’autres sont restés et se sont convertis. Ils étaient appelés les marranes ou les conversos. Ils étaient cependant soupçonnés d’être restés fidèles à leurs religions d’origine. Un tribunal spécial, appelé tribunal de l’inquisition, a été mis sur pied pour juger de la sincérité de leur foi.
L’inquisition est un tribunal qui jugeait des catholiques accusés de ne pas être sincèrement catholiques. Le tribunal qui a condamné Yacine Mébarki s’est inspiré de l’inquisition espagnole et n’a rien à voir ni avec la modernité juridique ni avec la tradition juridique musulmane du passé qui n’a condamné ni al Ma’ari ni al Razi ni les mu’tazilas.
Ce Addi est soit naif, soit complice avec les islamistes! la deuxième me parrait plus palusible