Kaddour CHOUICHA LADDH ORAN 18 JUIN 2021
Ces derniers jours la répression prend une autre dimension en Algérie puisque le nombre de personnes touchées ne cesse d’augmenter avec le recours de plus en plus automatique à la perquisition, à la garde à vue et à l’intervention plus apparente des services de la gendarmerie ainsi que de la direction générale des services internes. Le nombre de détenus atteindra bientôt le nombre de 300 sans parler de ceux qui ont déjà effectués des peines de prison et qui en sont sortis, de plus le nombre de procès intentés contre les citoyens atteint des chiffres qui montrent une offensive claire contre les citoyens et citoyennes Algériens.
Deux universitaires viennent d’être arrêtés ce Jeudi 17-06-2021 avec d’autres citoyens au niveau national. L’universitaire Abdelali REZAGUI a été libéré quelques heures après avoir été arrêté, il aura surement l’occasion de revenir sur cette péripétie.
L‘universitaire en retraite, Fatiha BRIKI, a vécu elle l’arrestation, la perquisition et la garde à vue, probablement pour la solidarité qu’elle montre envers les enfants de ce peuple. Elle, la syndicaliste, la fille d’un ancien condamné à mort, par ce qui faisait office de justice française, se retrouve elle devant la justice de son pays parce qu’elle a toujours perpétué le sens de la résistance, de la dignité, de la solidarité et de la liberté qui ont habité son défunt père.
Le responsable de la section LADDH de la ville de Tlemcen, Mr Faleh HAMMOUDI a été entendu pendant trois quart d’heure le jeudi 17-06-2021 du fait de son implication en tant que syndicaliste du SNAPAP et militant de la LADDH dans la défense des migrants et sa participation à des discussions via les réseaux sociaux sur ce thème avec des ONG qui partagent la même préoccupation.
Les services de la police assimilent ce travail à une atteinte à la souveraineté nationale et ne faisant pas partie des buts d’un syndicat, aussi nous nous devons de rappeler que l’Algérie ratifié en 1962 (avec des réserves sur l’annexe II) la convention n°97 sur les travailleurs migrants (révisée) de l’organisation du travail (OIT) et qu’à ce titre toutes les organisations syndicales sont tenus de prendre en charge cette problématique. De plus l’Algérie a aussi ratifié le 21 Avril 2005 la convention internationale pour la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (ONU).
De plus notre pays a été entendu par le comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille lors de sa 28ème session à Genève au mois d’avril 2018 comme la situation des travailleurs migrants a été cité lors de la 123ème session du comité des droits de l’homme qui s’est tenu du 2 au 27 juillet 2018 toujours à Genève. Peut on oublier le fait que la dernière constitution indique dans son article 171 que le juge est tenu d’appliquer les traités ratifiés, les lois de la République et les décisions de la Cour constitutionnelle ce qui indique que les conventions ratifiées par l’Algérie donnent le droit et même le devoir aux militants syndicaux et des droits humains de parler de la question des migrants.
Les services de police travaillent comme si l’Algérie s’est retirée des nations unis ce qui est un non sens. Nous demandons l’application de la loi et de son respect concernant les arrestations arbitraires, la détention préventives, les gardes à vue et exigeons la libération des détenus.
Oran le 18-06-2021 P/ LADDH Bureau d’Oran Kaddour CHOUICHA