Pas en notre nom, Monsieur Ferhat M’Henni !
20 ans que Ferhat M’Henni s’exprime au nom de la Kabylie, 20 ans qu’il distille sa haine des arabes, 20 ans qu’il s’autoproclame président d’un état qui n’existe pas et dont les kabyles ne veulent pas entendre parler !
Pour reprendre le titre d’une des chansons qu’il interprétait dans sa prime jeunesse : « 20 ans, barakat ! 20 ans ça suffit ! »
M’henni était alors un chanteur rebelle aux cheveux longs arborant une barbe de 3 jours. Aujourd’hui, il a coupé ses cheveux, s’est rasé de près, a enfilé un costume et a dépassé, de loin la caricature que le régime faisait de lui. Il coche désormais toutes les cases du « native informant » ou pour le dire dans la langue nationale, du « harki », prêt à frayer avec les courants les plus réactionnaires et racistes du spectre politique français.
Si son père, martyr de la guerre de libération, avait su que son fils irait, un jour, pactiser avec un parti politique français fondé par un ancien para qui a trempé son poignard dans le sang des siens…
Non content de lui, M’Henni aura également contribué à entacher la réputation de 6 millions de kabyles au Moyen-Orient en se rendant en Israël en 2011 et en participant dernièrement à Paris, à un rassemblement de soutien à Israël.
Pourtant, nous sommes nombreux en Kabylie comme dans la diaspora à être profondément attachés à notre région natale, à notre langue, à nos traditions et à tout ce qui constitue le socle de notre identité sans que cet attachement ne se traduise par une haine de nos frères arabes.
Pas en notre nom, monsieur Ferhat M’henni !
Nous dénions à cet imposteur, ainsi qu’à son « gouvernement provisoire » fantoche la légitimité de représenter la Kabylie et l’Amazighité. Nous lui rappelons ici avec force que la Kabylie n’échappera ni à sa géographie, car elle demeurera à jamais au centre du littoral ALGÉRIEN, ni à son histoire car le sang de ses habitants s’est mêlé à celui des algériens de toutes les régions du pays pour libérer la totalité de son territoire.
Nous sommes fiers des sacrifices endurés par les hommes et les femmes de cette région durant la guerre de libération nationale, même si nous déplorons aujourd’hui la trahison dont le peuple algérien tout entier à été victime de la part d’un régime qui ne se préoccupe que de sa propre survie.
Amazigh signifie « homme libre » et les kabyles ont témoigné tout au long de leur histoire récente comme ancienne de leur attachement à la liberté et n’ont jamais reculé devant le prix à payer pour la garder ou la reconquérir. Et c’est au nom de cette même liberté et tout particulièrement en raison de notre douloureuse expérience de l’oppression coloniale que nous soutenons la lutte du peuple Palestinien, qu’elle soit armée ou politique, car aucun peuple ne mérite de vivre le calvaire qu’endure les palestiniens depuis plus de 70 ans.
Si la Kabylie a souvent été l’épicentre des combats contre l’armée coloniale, ce n’est pas seulement en raison de sa topographie mais également parce que les habitants de cette région ont été très sévèrement réprimés par l’administration coloniale française, notamment après la révolte d’El Mokrani en 1871. Nombreux sont ceux qui, parmi nos aïeuls de Djamaa Saarij, de Bouira et de Larbaa Nath Irathen à avoir trouvé refuge… en Palestine où ils ont été accueillis avec hospitalité et ont ainsi pu conserver leur langue, leurs usages et leurs coutumes… Avant d’être arrachés, une fois encore à leur terre par un autre colonialisme et dispersés dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, de Syrie et de Gaza au moment de la Nakba.
Nos luttes se sont croisées
Six ans après la Nakba, en 1954, les Algériens déclenchaient l’insurrection qui allait les libérer de 132 ans de colonisation. Dès l’annonce de cette insurrection, des collectes d’argent et de bijoux ont été organisées partout dans le monde arabe et… dans les camps de réfugiés palestiniens ! Nous savons que nos frères arabes, dans leur ensemble ont accompagné notre lutte par leur soutien financier, diplomatique, militaire ou tout simplement par leurs prières et ce, jusqu’à la victoire finale, célébrée le 5 juillet 1962.
Palestiniens, soyez assurés de notre soutien inconditionnel, de notre solidarité et de notre amour fraternel jusqu’à la libération de votre patrie. Votre sang est le nôtre, quand il coule ou quand il bout de colère et de rage, vos martyrs sont les nôtres et votre victoire sera également la nôtre.
Les youyous ont raisonnés dans vos camps de réfugiés le jour où nous recouvrions notre liberté. Frères et sœurs palestiniens, n’en doutez pas : vous entendrez ceux des villages des montagnes du Djurjura le jour où recouvrirez la votre.
Si Mohand Amoqrane, journaliste, Ait idir Wali, Willaya de Tizi Ouzou
Signer la pétition https://www.change.org/p/pas-en-notre-nom-monsieur-m-henni