avril 25, 2021
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Plus de 10 000 conduites au commissariat, 500 procès et 1200 poursuites judiciaires depuis le début du hirak

Selon les estimations des activistes réunis hier lors d’une rencontre de solidarité au RAJ

Amel B., El Watan, 25 avril 2021

Depuis le début du mouvement populaire, le régime aurait procédé à plus de 10 000 conduites au commissariat, 500 procès et 1200 poursuites judiciaires.

Ce sont en tout cas les chiffres avancés hier par l’activiste Zaki Hannache, donneur d’alerte signalant les arrestations, lors d’une rencontre de solidarité avec les détenus, organisée hier au siège de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (Raj). L’activiste souligne qu’il n’y a pas de véritables statistiques sur les détentions politiques. «Mais il est possible, précise-t-il, en se basant sur les données dont nous disposons, d’établir des estimations.» Les profils des personnes interpellées sont divers et variés : cela va du moudjahid au militant, à l’étudiant, au médecin, jusqu’au simple citoyen.

Dans sa logique de répression, le régime ne fait aucune différence entre les hommes et les femmes, les jeunes ou les vieux (les âges vont de 17 à 86 ans) les islamistes et les laïques. «Il y a aussi des familles entières qui ont été arrêtées, à l’exemple des Laalami ou des Riahi», souligne Zaki Hannache, précisant qu’un deuxième frère de Malik Riahi a été interpellé vendredi alors qu’il brandissait un portrait de son frère lors de la manifestation de vendredi dernier.

L’historique des détentions politiques remonte à septembre 2019, relate Hannache, pour des affaires liées au drapeau amazigh. La deuxième vague visait les militants et activistes, notamment du Raj, du RCD et des membres présumés de Rachad. Il fait remarquer que les arrestations suivaient une stratégie bien établie. «La période ayant enregistré le plus grand nombre d’arrestations était celle de la campagne électorale. Alors que les interpellations se concentraient à 90% à Alger, elles se sont étendues à partir de novembre 2019 à 45 wilayas du pays», déclare-t-il, observant que ce qui se passe aujourd’hui, à la veille des législatives, est similaire.

Preuve en est, les arrestations matinales violentes et la répression dans les villes enregistrant peu de manifestants. Le régime a franchi un pas supplémentaire durant la pandémie liée au coronavirus, où il avait multiplié les perquisitions à domicile. Aujourd’hui, il est à remarquer que le régime accorde une attention particulière au flux venant du quartier de Bab El Oued.

Cela se manifeste notamment par le fait que les figures de proue des quartiers populaires, comme Mohamed Tadjadit, sont ciblées au même titre que les membres de l’association culturelle SOS Bab El Oued. «Pour ce dernier exemple, c’est le scénario Raj qui se répète. L’association est devenue un danger pour les intérêts du régime», glisse Zaki Hannache.

L’association Raj avait, en effet, été l’une des cibles du pouvoir : 11 de ses membres ont été poursuivis en justice, dont neuf ont été jetés en prison. Intervenant lors de la rencontre d’hier, son président, Abdelouahab Fersoui, souligne que «la force du hirak tient dans sa solidarité. C’est la raison pour laquelle le pouvoir a tout fait pour diviser et affaiblir le mouvement, notamment à travers le harcèlement judiciaire».

Il se rappelle que durant la première vague d’emprisonnement, la solidarité exprimée avait renforcé la détermination des détenus. Il note également les volte-face du pouvoir dans sa méthode de répression : après la libération de 76 détenus en janvier, il a procédé à l’interpellation de dizaines d’autres quelques jours plus tard. Et même récemment, la libération d’une cinquantaine de détenus en février a été suivie par une série d’arrestations. «C’est là un indice que le régime n’a pas l’intention d’aller vers l’apaisement et avancer un processus de changement», dit Fersaoui.

Et d’ajouter : «Aujourd’hui, personne n’est à l’abri, n’importe qui peut-être arrêté y compris pour un post sur Facebook.» Le président du mouvement Raj considère que le peuple s’est libéré, faisant le choix d’un «combat pacifique et civilisé». «Certes, dit-il, le pouvoir continue d’emprisonner, mais le hirak est toujours là, résistant à toutes les manœuvres et au rouleau compresseur du régime.»

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