Radio M | 29/02/24
Ce jeudi 29 février, une conférence sur la justice transitionnelle organisée par SOS Disparus à Alger n’a pu se tenir, face au large déploiement policier autour local associatif. “Apparemment la justice transitionnelle en Algérie dérange !”, dénonce l’ONG dans un communiqué.
Dès le matin, de nombreux policiers en civil et voitures banalisées ont encerclé l’immeuble, bloquant totalement l’accès. Les familles de disparus attendant de participer à l’événement, ainsi que les intervenants prévus, se sont vu interdire l’approche des locaux.
“Les membres et le personnel de SOS Disparus qui avaient pu atteindre le siège ont été sommés de quitter les lieux et de fermer le bureau”, rapporte l’association. Même l’avocate présente pour assister la conférence s’est vu contrainte au départ, non sans avoir subi au préalable des intimidations.
Pour SOS Disparus, ce déploiement policier “massif et inadapté” ne vise qu’à empêcher la libre discussion autour d’un enjeu jugé manifestement sensible par le pouvoir : celui de la justice transitionnelle pour les victimes de la “sale guerre” des années 1990 en Algérie.
Cet événement avorté pose une nouvelle fois la question de l’ouverture des autorités algériennes face aux revendications des familles de disparus durant les années noires. Et démontre la persistance de lignes rouges certaines sur les droits de la défense de la mémoire.
COMMUNIQUÉ SOS DISPARUS:
La conférence sur la justice transitionnelle qui devait se tenir aujourd’hui à Alger a été empêchée par la venue des forces de police et le déploiement d’un dispositif massif et inadapté.
APPAREMENT LA JUSTICE TRANSITIONNELLE EN ALGERIE DÉRANGE !
Ce jeudi 29 février 2024 les locaux de Sos Disparus en Algérie ont été encerclés, empêchant la tenue de l’événement organisé sur le thème de la justice transitionnelle.
Une frugale spéciale a été déployée accompagnée de voitures banalisées à vitres teintées et d’une armada de policiers en civil tout autour de l’immeuble.
L’accès au bâtiment a été bloqué et interdit à toutes les familles de disparu.es ainsi que les intervenants à cette conférence. Les membres et le personnel de Sos Disparus qui avaient pu atteindre le siège ont été sommés de quitter les lieux et de fermer le bureau.
L’avocate de l’association refusant de quitter le bureau a été malmenée et sa carte professionnelle a été photographiée et a fini aussi par céder et quitter les lieux malgré elle.