Tous les mardis, de nombreux algériens manifestent pour demander un changement politique dans leur pays. REUTERS/Ramzi Boudina
avril 7, 2021
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(Le Parisien) Algérie : le pouvoir durcit le ton contre les manifestants du Hirak

Le mouvement d’opposition au régime en place s’est renforcé ces derniers jours. Le président algérien Tebboune a annoncé que l’Etat serait « intransigeant » face aux dérapages.

Par Le Parisien avec AFP Le 6 avril 2021 à 22h51

La situation se tend encore un peu plus en Algérie entre le pouvoir et les contestataires. Ce mardi, le président Abdelmadjid Tebboune a mis en garde les manifestants du mouvement pro démocratie du Hirak contre tout « dérapage », alors qu’une foule d’étudiants, d’enseignants et de sympathisants défilaient dans la capitale comme chaque semaine, pour réclamer davantage de libertés.

La marche, qui rassemble tous les mardis en majorité des étudiants, s’est déroulée sans incident. A l’issue d’une réunion du Haut conseil de sécurité (HCS), le président algérien a toutefois mis en garde contre les « activités non innocentes » qui « tentent d’entraver le processus démocratique en Algérie ».

Le président Tebboune a décidé d’organiser des élections législatives anticipées le 12 juin pour tenter de répondre à la grave crise politique et socio-économique qui ébranle le pays le plus peuplé du Maghreb. Mais les hirakistes dénoncent à chaque rassemblement un scrutin qualifié de « mascarade ».

Des manifestants jugés jeudi

« Libérez les détenus », ont scandé des manifestants dont les pancartes affichaient des portraits de prisonniers. Vingt-quatre manifestants ont été écroués lundi pour « atteinte à l’unité nationale », après avoir été interpellés lors d’une marche du Hirak samedi à Alger, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). D’autres militants arrêtés dimanche et lundi, dont le « poète du Hirak » Mohamed Tadjadit, doivent être présentés jeudi devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a précisé le CNLD.

Plus nombreux que la semaine passée, les étudiants ont également manifesté pour les droits à la liberté d’expression et à manifester, jurant de « rester debout face aux corrompus », et lançant les habituels refrains anti-régime.

La semaine dernière, au terme d’une manifestation, les forces de l’ordre qui ont interrogé un jeune homme ont été accusées, par la famille de celui-ci, de violences sexuelles. Des ONG ont demandé toute la vérité sur l’audition de cet adolescent. Une enquête a été ouverte.

L’Etat sera « intransigeant »

Né en février 2019 du rejet massif d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.

Ce mouvement populaire inédit en Algérie est pluriel – des laïcs aux islamistes — et sans véritable leadership ni structure politique à ce jour, ce qui l’expose à des risques grandissants de divisions.

  • Photo: Tous les mardis, de nombreux algériens manifestent pour demander un changement politique dans leur pays. REUTERS/Ramzi Boudina 

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