Le temps, nous l’avons, pas vous !
Par Yahia Bounouar in Facebook 06 juillet 2019
Ceux qui cherchent les élections, vous allez les avoir, le régime lui-même veut organiser des élections. Et ceux qui veulent vraiment construire un nouvel état, une nouvelle république où les algériens vivront dignement, librement et dans la prospérité, le combat est encore long. Nous devons être patients, persévérants et faire absolument confiance à cette jeunesse. La révolution n’en est qu’à ses débuts. Le commandement militaire est toujours convaincu qu’il peut sauver le système en sacrifiant quelques feuilles mortes. Il est convaincu qu’il peut utiliser « l’opposition de confort » pour se régénérer et garder le pouvoir en faisant élire un président à sa botte.
Nous sommes, nous, convaincu de l’inverse. Nous savons parfaitement que cela prendra du temps. Nous sommes convaincu que nous devrons aller à la confrontation pacifique directe, c’est à dire, pour parler clairement, que nous irons à la désobéissance civile et à la grève générale.
Il faut s’inscrire dans la durée, se préparer mentalement et psychologiquement à une longue bataille.
Chaque vendredi est un coup porté à l’adversaire mais ça ne suffira pas. Il chancelle, il se débat dans ses contradictions, il se divise, se lézarde mais il tient encore et utilise malheureusement avec facilité tant et tant de gens.
Pour mener à bon port cette magnifique révolution pacifique, il faut de la ténacité, de la lucidité dans l’analyse des rapports de force et surtout de la planification.
Une grève générale, un mouvement de désobéissance civile auxquels nous n’échapperont pas, ne se décrètent pas, ils se préparent, s’organisent, calmement, sereinement et en prenant le temps nécessaire.
Ceux qui se précipitent, pensent que la bataille sera réglée en quelques semaines se trompent. Nous avons à faire à un régime qui s’est enraciné dans la corruption, le déni et surtout la toute puissance. Ceux qui ont aujourd’hui le pouvoir, se pensent invincibles exactement comme Abdelaziz Bouteflika, son frère, Said, Ouyahia etc..
Ils ne savent pas lire l’histoire. Ils ne savent pas comprendre une réalité, je crois même qu’ils ne veulent pas la regarder en face quand elle surgit et les éblouit.
Avec de la patience, de l’organisation, l’écoute des revendications populaires, de la conviction dans la victoire, sans se précipiter, en prenant le temps nécessaire, nous allons mettre fin à ce régime de manière définitive.
Organisez-vous partout où vous êtes, dans les universités, dans les entreprises, dans les administrations, dans les quartiers, jusque dans les familles. Discutez entre vous, dites vous les uns, les unes que ce combat sera long mais qu’au bout du compte, l’édification d’une Algérie où vous vivrez, vous et vos enfants librement dans la justice et la solidarité vaut le sacrifices de plusieurs mois de lutte, de mobilisation.
La victoire revient toujours à celui qui tient le plus longtemps. Nous avons le temps, ils n’en n’ont pas.