Par Abbes HAMADENE @Facebook 10 avril 2021
Les arrestations et les accusations portées contre le jeune poète Tadjadit Mohamed et ses compagnons cachent mal une volonté de vengeance de la part d’un pouvoir qui traite ses enfants comme on traite un ennemi.
Ces jeunes expriment les souffrances, mais aussi les rêves du peuple, sans grands mots, sans long discours, sans idéologie, sans blabla. Mais ils le font avec sincérité, dignité, courage et honneur, autant de valeurs que les pseudo-intellectuels serviteurs de la dictature, ne pourraient jamais posséder.
LE POUVOIR FAIT DIVERSION POUR FAIRE OUBLIER LES ACCUSATIONS DE TORTURE
Durant ces derniers mois, les témoignages concernant des faits de torture et de traitements cruels contre des citoyens pacifiques commis par des services de sécurité s’accumulent. Le dernier acte de maltraitance révélé concerne le jeune mineur Saïd Chetouane âgé de 15 ans. Une révélation qui a soulevé une vague d’indignation et de condamnation aussi bien au niveau national qu’international.
L’enjeu pour le système est de faire disparaitre le débat autour de la question très compromettante de la torture pour ne laisser place qu’à des allégations mensongères contre des jeunes Hirakistes, dont le seul tort est d’avoir osé dénoncer les mauvais traitements dont a été victime ce jeune mineur.
Acculé, le pouvoir a recours à la technique foireuse de la diversion pour chercher à discréditer les dénonciateurs en fabricant contre eux des accusations graves et mensongères.
UN ARSENAL INSTITUTIONNEL CONTRE UN JEUNE ET INDOMPTABLE POÈTE
Mobiliser tout l’arsenal institutionnel pour abattre un jeune poète devenu une icône de la liberté oppressée, est un comportement révélateur de la médiocrité et de la fragilité d’un pouvoir finissant.
Dans l’arrestation de Tadjadite et ses compagnons, les médias-poubelle du pouvoir ont piétiné l’information et mené une honteuse et indigne campagne de désinformation et de dénigrement. Une campagne qui, une fois de plus, a débouché sur un vaste et ridicule fiasco.
Que dire de ce procureur habitué aux coups tordus qui n’a pas hésité à violer de façon flagrante le code de procédures pénales et les droits des prévenus. Les Algériens ne sont guère surpris de le voir claironner devant des médias aux ordres, des contre-vérités et des éléments de langages sortis droit des laboratoires de la police politique.
UN SYSTÈME DE PROPAGANDE TOTALEMENT INOPÉRANT
La légende raconte que le roi grec Mithridate (132 à 63 AJC) serait parvenu à développer un système immunitaire infaillible en absorbant des doses croissantes de poison et de façon répétée. Par analogie, les Algériens à force d’absorber les mensonges du pouvoir depuis des décennies ont acquis une lente mais solide « mithridatisation » par rapport à toutes sortes de propagande et de désinformation.
Afin de déjouer cette propagande, des dizaines de milliers de citoyens ont investi le terrain de la communication en utilisant les réseaux sociaux. Les énergies se sont libérées dans un formidable élan de créativité, des dizaines de vocation se sont révélées avec un brio et une efficacité qui n’ont rien à envier aux meilleurs professionnels. Le résultat observé et observable montre que les fondations du système de propagande du pouvoir sont pourries et vermoulues comme une charpente minée par des termites.
Tadjadit et ses compagnons font preuve d’un courage exceptionnel, leur engagement semble être dicté par cette phrase de La Boétie : « Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ».