novembre 1, 2024
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QU’A-T-ON FAIT DE L’ESPRIT DU PREMIER NOVEMBRE ?

QU’A-T-ON FAIT DE L’ESPRIT DU PREMIER NOVEMBRE ?

Par Abbes Hamadene in Facebook 01 NOVEMBRE 2024

Qu’a-t-on-fait de l’esprit de novembre, des idéaux portés par Abane, Ben M’hidi et Zighout ?

Qu’a-t-on fait du prestige international gagné par le peuple algérien grâce à une guerre de libération exemplaire et héroïque ? 70 ans après le déclenchement de la guerre de libération, on peut parler d’une grosse désillusion et d’un incommensurable gâchis.

Aujourd’hui, l’Algérie est devenue, aux yeux du monde, un pays moqué de par la médiocrité de ses représentants, sa politique intérieure défaillante et sa politique extérieure extravagante, incohérente et contre-productive.

La corruption est partout, irréparable, omniprésente, elle a gangrené ou plutôt métastasé toutes les institutions.

L’Algérie donne l’impression qu’elle est perdue et vit en dehors du monde et du siècle.

CONFISCATION DE L’INDEPENDANCE PAR LE CLAN DE OUJDA DES 1962

Dès l’indépendance, le clan d’Oujda, conduit par Boumediene, Ben Bella et Bouteflika, s’empare du pouvoir par la force en s’appuyant sur l’armée des frontières. La révolution est trahie et toutes ses structures et instances sont dissoutes au profit de ce clan usurpateur.

Les maquisards de l’intérieur épuisés par 7 ans de guerre contre le colonialisme, ont essayé de résister dans un combat inégal face à l’armée de Boumediene, composée de troupes fraiches et lourdement armées.

Des milliers de vrais maquisards sont tombés au champ d’honneur dans ce combat inégal notamment dans la Willaya 4 et la région kabyle. Des centaines d’autres sont arrêtés et torturés dans les mêmes locaux et avec les mêmes méthodes qu’employaient les tortionnaires de l’armée française.

Les chefs historiques de la révolution sont éliminés physiquement, jetés en prison ou poussés à l’exil. Boumediene installe un pouvoir absolu aidé dans sa sale guerre contre la révolution par des capitaines et commandants issus du clan des DAF qui finiront par prendre les commandes du pays 30 ans après. Parmi eux, les futurs généraux : Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari…

Depuis 1962, les clans et les visages changent, le système despotique demeure.

DES DIRIGEANTS OU DES NOUVEAUX COLONS ?

L’Algérie semble plus que jamais livrée aux escrocs qui contrôlent le pays par la force.

L’accaparement de toutes les décisions politiques par une poignée de décideurs a atteint son apogée ces derniers mois.

Leur politique chaotique et autoritariste a conduit à une dégradation alarmante et brutale de la situation politique, économique et sociale, sans qu’aucune perspective crédible de sortie de crise ne soit proposée.

Malgré des centaines de milliards de dollars engrangés par la vente du pétrole et du gaz ces trente dernières années, notre peuple reste soumis à toutes sortes d’épreuves, les unes plus tragiques que les autres.

Rien ne lui a été épargné : pénuries de produits alimentaires, pénuries d’eau, manque de médicaments, paupérisation galopante, incendies criminels, hôpitaux dans un état de délabrement avancé, obsolescence des équipements, fuite massive des cadres, fuite de milliers de Haragas devant la misère sociale, l’injustice, l’humiliation et l’absence d’avenir.

Pendant ce temps-là, les décideurs, leurs familles et leurs serviteurs continuent de mener leur train de vie dans une indécente opulence.

Ils apparaissent aux yeux des Algériens comme une caste de nouveaux colons.

Une caste qui s’est attribuée d’immenses et inaliénables privilèges (villas somptueuses, biens immobiliers et comptes bancaires à l’étranger, voitures blindées avec chauffeur, voyages, shopping de luxe dans les capitales européennes…).

Une caste au-dessus des lois et dépourvue de toute éthique humaine ignorant tout le mal et les souffrances infligés au peuple algérien depuis trop longtemps.

L’INSTITUTION MILITAIRE APPARTIENT A TOUS LES ALGERIENS

L’institution militaire est un bien commun à tous les Algériens, elle ne peut pas continuer à être instrumentalisée pour défendre les privilèges d’une minorité clanique.

Notre armée mérite d’être dirigée par des chefs dont le profil est en adéquation avec le 21e siècle.

Des chefs qui doivent se soumettre à un devoir d’exemplarité sans faille en sachant garder un comportement digne et honorable.

Des chefs qui savent garder leur place pour assurer la sécurité du pays et du peuple et ne jamais s’ingérer dans le processus politique. Et de façon indispensable, des chefs qui respectent l’âge de la retraite et savoir laisser la place aux plus jeunes et aux plus aptes physiquement et intellectuellement.

UN PEUPLE MARTYR ET EXEMPLAIRE QUI MERITE RESPECT ET DIGNITE

L’héroïque mobilisation des classes populaires algériennes a été décisive dans la lutte pour l’indépendance. Durant cette guerre atroce, les Algériens ont su trouver la parade au quadrillage effectué par l’armée française (500 000 militaires) pour nourrir, héberger et renseigner les moudjahidines.

Ce sont les grandes manifestations populaires du 11 décembre 1960 et du 17 octobre 1961 qui ont précipité le processus de négociation menant aux accords d’Evian.

Honte à ceux qui continuent d’insulter un peuple porté aux nues par l’opinion publique mondiale.

Durant le Hirak, le peuple algérien, par son pacifisme, son civisme, sa sagesse et sa haute maturité politique , a forcé l’admiration du monde entier lors des dizaines de marches organisées à travers le pays et à l’étranger.

Un peuple qui a exprimé de façon pacifique, mais radicale, sa rupture avec un système despotique qui rappelle dans ses grandes lignes le système colonialiste : les citoyens algériens continuent d’être exclus de la décision politique, humiliés, délaissés, opprimés et privés de leur liberté et de leur dignité.

En optant pour la voie pacifique, le peuple a fait preuve d’une admirable sagesse et a assumé sa responsabilité devant l’histoire. Aux représentants de l’institution militaire d’assumer la leur en permettant au pays de s’engager dans une vraie transition démocratique.

Pour rappel, la transition démocratique est un processus politique et juridique qui permet à un pays de passer de façon progressive et pacifique et par le dialogue et la négociation d’un régime autoritaire vers un régime démocratique.

C’est la seule voie qui nous permettra de rassembler toutes les énergies pour affronter les défis présents et à venir. Personne ne peut faire semblant d’ignorer les risques engendrés par les échecs répétés de la politique étrangère menés par le pouvoir : l’Algérie est totalement isolée.

Chacun doit prendre ses responsabilités devant l’Histoire. Des responsabilités comprises au sens de devoir patriotique.

Honneur à ceux qui les assumeront !

GLOIRE À NOS VALEUREUX MARTYRS

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